Nous présentons dans cet article un dispositif clinique à médiation dans lequel les médiations et leur enchaînement se proposent de configurer un processus susceptible d’accompagner, étape par étape, un travail de « localisation » d’un éprouvé autrement envahissant et traumatique, localisation qui amorce un travail de symbolisation aussi bien primaire que secondaire.
Par certains côtés, ce dispositif a pu m’évoquer, par analogie, le premier chapitre de l’Anthropologie structurale de C. Levi-Strauss dans lequel il relate une cure chamanique dans laquelle le récit du chaman « mime » symboliquement les différentes étapes de la sortie du ventre maternel, par un fœtus dont l’accouchement était coincé. La représentation symbolique du parcours, sa métaphorisation, déclenche le processus interne et le relance.
Dans le dispositif mis en place par Marion Thevenet je ne sais pas si, à proprement parler, on peut décrire une efficacité symbolique du même ordre, mais dans l’accompagnement de sa recherche j’ai été frappé à plusieurs reprises par le fait que les différentes étapes du dispositif qu’elle propose semblent « mimer » les étapes du processus d’intégration intrapsychique de l’expérience sensorielle vécue tel qu’on peut le dégager des travaux de Freud des années 1920-25. Je reviendrai plus en détail sur ce processus dans mes commentaires de la présentation du dispositif que fera Marion Thevenet après cette introduction, mais je tenais à souligner d’emblée cette caractéristique qui me semble tendre à introduire une approche, en partie nouvelle, des fonctions potentielles des médiations.
Dans mes réflexions antérieures sur l’utilisation des médiations dans la clinique d’un certain nombre de souffrances psychiques je ne m’étais pas avisé que les médiations n’étaient pas seulement un moyen d’offrir à la psyché des patients la possibilité de donner forme,…
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