S’atteler à penser un nouvel écrit sur l’autisme appelle à adopter une perspective prudente et suffisamment éclairée, tâche qui s’avère loin d’être évidente dans un contexte délicat, où recherches scientifiques et débats souvent passionnés tendent à se télescoper et à faire parfois perdre une certaine forme de mesure.
Dans ce contexte, certains éléments doivent cependant nous servir de balises suffisamment fiables et stables. Il ne s’agit donc pas ici de remettre en question le plus que nécessaire « coup de projecteur » mis actuellement sur cette problématique, indispensable pour continuer à sensibiliser les autorités compétentes et le grand public à sa spécificité ainsi qu’aux moyens à déployer pour soutenir les prises en charge et les accompagnements des enfants et des familles. Ou encore de vouloir redessiner les contours d’une entité présentant certes des degrés de sévérité variables mais dont les signes cliniques sont désormais suffisamment bien connus. Pas question non plus de dénier l’extrême complexité des processus qui président à l’apparition et au déploiement de l’autisme au cours du développement, impliquant avec évidence des enjeux neurophysiologiques avérés mais pluriels, comportant cependant une part d’énigme non négligeable. Et encore moins d’oublier qu’au-delà de sa simple mention, l’autisme ne saurait juste appeler à s’intéresser à une maladie ou une affection mais invite bien à considérer et donner toute son importance à des sujets, des personnes (mais aussi à leur famille) et à la façon dont elles le vivent « de l’intérieur »…
DE LA PLURALITÉ DES VOCABLES
Une fois ces quelques repères posés, nous souhaiterions désormais engager une réflexion concernant la façon dont plusieurs termes ont pu servir, et servent encore pour certains à caractériser et qualifier l’autisme. La pluralité des vocables utilisés en…