Évaluer revient, en termes linguistiques et étymologiques, à « déterminer la valeur ou le prix de quelque chose ». Au fil du temps, il a pris la place du terme « avaluer » qui était un verbe permettant d’attester qu’une chose prenait de la valeur ou en perdait. L’usage contemporain met ainsi l’accent sur le comparatif, sur le hiérarchique, sur le moins ou plus, en termes chiffrés, mais aussi le mieux ou le mauvais, en termes de valeur.
C’est parce qu’évaluer revient à classer et hiérarchiser, et donc à juger, que nous avons fait le choix d’y consacrer un dossier dans la revue Carnet Psy en insistant sur la diversité des pratiques cliniques mais surtout sur leurs effets et leurs processus psychothérapiques. Car, résistances ou non, l’évaluation a lieu, a eu lieu, et aura, d’une certaine manière, toujours lieu. Difficile dans un monde dominé par les chiffres, le managérial, la « rationalité » et la sobriété de s’y opposer. Pour autant, pour pouvoir s’armer réflexivement et cliniquement sur ce sujet, il faut bien nous y atteler et la littérature foisonnante, mais anglophone, n’aide pas toujours le clinicien au quotidien. Sauf à s’intéresser de près au sujet, de très nombreux cliniciens, voire chercheurs, ne savent sans doute pas, qu’à ce jour, l’ensemble des preuves scientifiques en sciences expérimentales (estimées le niveau de « preuve » le plus élevé à notre époque) permettent d’affirmer que les psychothérapies psychanalytiques et la psychanalyse ne sont en aucun point inférieures aux autres formes de psychothérapies et même qu’elles sont, à ce jour, les seules à avoir pu prouver leur effet dormant. C’est-à-dire qu’elles continuent d’être efficaces après l’arrêt du traitement et que leur effet est très significativement supérieur plus d’un an après l’arrêt du suivi, qu’à sa fin et ce, d’une manière significativement supérieure…
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