L'amour fou
Pourquoi parler d’amour fou dans la relation mère/bébé alors que nous savons depuis S. Freud que « l’objet du premier et du plus puissant des amours est pour les deux sexes, la mère » ?
L’amour primaire associant le bébé et sa mère ne serait-il que folie induite par la seule folie maternelle ou bien investissement visant à utiliser l’objet comme source des fondements narcissiques ?
Si ce premier et le plus puissant des amours est, là aussi comme S. Freud nous l’a proposé, « le prototype de toutes les relations amoureuses ultérieures », comment se situe alors la folie de l’adolescent confronté au courant érotique de l’attente amoureuse et à la possibilité de déception qui s’y attache inéluctablement ?
Cela se jouerait-il dans une passion de l’impossible ?
Dès lors, comment et pourquoi intervenir en sachant que les liens en jeu sont des énigmes dont nous n’aurons jamais qu’une figuration partielle ?
C’est dans une dissymétrie inhérente à ces diverses situations que se jouent les forces d’entrelacement en tant que possible obstacle au transfert.
Extraits du colloque BB-Ados organisé Alain Braconnier et Bernard Golse, ce dossier se propose d’aborder ces questions de « l’amour fou » soulevant les enjeux de ce qu’on appelle l’amour primaire en opposition au narcissisme primaire, des liens entre l’amour et la haine, des enjeux du désir et de sa réalisation, du destin de l’archaïque et de l’objet décevant. Il a été construit pour répondre aux interrogations cliniques des soignants.
