Le sexuel à l’heure du choix
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Le sexuel à l’heure du choix

« Lorsque l’enfant paraît deux questions inéluctables : Fille ou Garçon ? Comment s’appelle-t-il ou comment s’appelle-t-elle ? Question double dans sa forme, mais unique dans sa visée car de la réponse donnée dépend notre identité. » Jusqu’à il y a très peu de temps, cette remarque de J-B Pontalis avait l’accent du bon sens et de l’évidence. Ce n’est plus tout à fait le cas. La nouvelle a été donnée par le Toronto Star, accompagnée d’un entretien avec le père de l’enfant. Un couple de Canadiens a fait parvenir à leurs amis un faire-part de naissance. L’enfant a été prénommé Storm, la suite est à la mesure de ce début de tempête. On se souvient de ces parents, à l’époque déjà lointaine où l’interrogation religieuse constituait encore un enjeu familial, qui décidaient de ne pas baptiser leur enfant afin de le laisser libre de sa croyance et d’un choix reporté à une heure où il pourrait enfin se décider en toute maturité. Les parents de Storm ont aussi leur bible, mais ce n’est plus la même : les gender studies sont leur nouveau testament, elles ne quittent plus leur table de chevet. À leurs amis, ils précisent dans le faire-part que si le sexe de l’enfant nouveau-né n’est pas mentionné, ce n’est pas un oubli, mais afin de laisser à celui-ci toute latitude d’opter le moment venu pour « l’orientation » de son choix !

Quelle sera la vie de Storm, nul ne le sait. Il est bien possible cependant qu’à être ainsi assigné en lieu et place du refoulé originaire, le sexe anatomique exerce paradoxalement sur sa vie une emprise, un destin, dont la new gendered life rêve pourtant de le débarrasser.

L’anecdote est caricaturale — encore que l’exemple des parents de…

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