Quelques principes sur l'exercice en libéral
À l’heure où la disponibilité des professionnels de la psychiatrie se tarit à un point dramatique, l’affluence des demandes vers les consultations privées augmente au point de faire du psychologue de ville un acteur incontournable. Cette situation atteint un point dramatique dans les intersecteurs de psychiatrie infanto-juvénile où l’engorgement des demandes contribue à externaliser tout ou partie du processus de soins vers des libéraux. Ainsi les HAS y encouragent-elles une forme de saucissonnage du système de soins : orthophonistes et psychomotriciens sont promus par cette instance comme des rééducateurs, quand le psychologue libéral est principalement sollicité pour sa capacité à participer à l’indiction diagnostique au moyen de ses outils, au premier rang desquels se trouve le bilan psychologique, devenu incontournable en pédopsychiatrie. Les familles éconduites par des CMP aux listes d’attentes indécentes, on parle de 6 mois à plus de 2 ans avant une consultation, alimentent ainsi le flot des demandes vers les cabinets de ville.
Savoir mener une indication
Les situations cliniques que doivent affronter les psychologues en libéral exigent que ces derniers sachent en priorité mener une évaluation psychologique indépendamment de toute influence. Si le bilan psychologique et sa batterie de tests sont bien l’apanage du psychologue, ce dernier ne peut se permettre d’en systématiser l’usage, quand bien même une certaine pression viendrait-elle de la demande de familles pressantes ou de professionnels se positionnant en prescripteurs. Le psychologue clinicien n’est pas un paramédical et doit rester acteur ou partie prenante des indications qu’il met en œuvre.
Il s’agit d’un préalable indispensable au processus d’indication et c’est la raison pour laquelle on recommande systématiquement l’investissement…