Winnicott et la psychanalyse
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Winnicott et la psychanalyse

Permettez-moi de rappeler que nous fûmes quelques-uns à venir à la psychanalyse au début des années cinquante, à partir d’un intérêt clinique porté au développement et à la pathologie du jeune enfant. Pour moi cette expérience a trouvé son origine dans le service de pédopsychiatrie de l’hôpital Ambroise Paré que dirigeait Madame Jenny Roudinesco, en particulier à la crèche de la Fondation Parent de Rosan où je fus confronté à la carence des soins maternels et à la prise en charge de la réparation précoce de cette carence.

De là est venu aussitôt mon intérêt pour les travaux de Spitz et de Bowlby, un intérêt pour l’observation directe du jeune enfant et, disons-le, une certaine méfiance à l’égard des travaux portant sur la reconstruction du développement précoce à partir de constructions métapsychologiques. C’est dans ces conditions que, après avoir beaucoup travaillé à partir des contributions de Anna Freud et de Melanie Klein, je découvris l’œuvre de Donald Winnicott, sa connaissance de la relation mère-enfant précoce, son intérêt pour l’observation directe et les articles clés que furent la Capacité d’être seul et ceux sur L’objet transitionnel. Avec le cadre théorique plus général de sa pensée nous nous trouvions intéressés par l’accent mis sur l’échange interpersonnel et inter psychique, une vue moins « objectale » de l’objet interne, une référence moins biologique à la théorie de la pulsion. Je retrouvai là les orientations de Bowlby, un usage modéré et très clinique de certaines vues de Melanie Klein et surtout un souffle clinique qui confortait le mouvement d’éloignement qui se développait chez moi à propos de la pensée de Lacan.

Entre 1963 et 1966, je me trouvai appelé à côtoyer la personne de Winnicott, en même temps qu’avec…

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