Avant que la pulsion sexuelle n’occupe la position centrale…
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Avant que la pulsion sexuelle n’occupe la position centrale…

Ayant été invité à penser la place occupée par la sexualité, le développement et la nature humaine dans l’œuvre de Winnicott, je constate que la série constituée par ces trois termes répètent l’inversion logique et temporelle opérée par l’auteur dans son étude sur La nature humaine. Dans ce livre qu’il remania de 1954 jusqu’à sa mort en 1971 sans pouvoir ni l’achever, ni se décider à le publier, il s’explique sur cette inversion : « il serait possible de commencer par le début et d’aller pas à pas en avant, mais cela reviendrait à commencer avec l’obscur et l’inconnu pour n’atteindre qu’ensuite les connaissances communes. Cette étude du développement commencera donc avec l’enfant de quatre ans et travaillant de façon régrédiente, elle n’atteindra que tout à la fin le début de l’individu »1.

« La nature humaine qui est, selon Winnicott, presque tout ce que nous avons »2 est ce qui est là dès le début, ce qui précède toute existence individuelle et la rend possible. Elle est ce socle d’origine depuis lequel peut s’accomplir, sous l’effet de l’influence et des contraintes de l’environnement, un développement de la sexualité humaine qui est une véritable création individuelle et une réponse à notre impuissance sexuelle originelle. Soulignons que cette impuissance native se fait d’autant plus significative quand se révèle l’exigence de répondre à un sexuel dont la poussée devient de plus en plus contraignante. La sexualité humaine est l’un des principaux résultats du développement que connaît la nature humaine qui s’y exprime de la manière la plus révélatrice qui soit.

Le chemin rétrograde sur lequel avance Winnicott prend son départ chez Freud qui, selon notre auteur, fit pour nous le plus dur travail en mettant à jour…

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Winnicott et la création humaine