Honte et décrochage
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Honte et décrochage

Le décrochage scolaire : cette expression fourre-tout, qui reste très insatisfaisante, nous interpelle cependant tous, et nous renvoie souvent à notre propre scolarité, réussie ou difficile, brillante ou laborieuse, et fait ressurgir quelques souvenirs... La réussite scolaire est présentée comme indispensable à la réussite sociale. Aussi celui qui échoue souffre-t-il non seulement socialement mais aussi et avant tout dans son être profond : il est exclu. « C’est le propre des cancres, ils se racontent en boucle l’histoire de leur cancrerie : je suis nul, je n’y arriverai jamais, même pas la peine d’essayer, c’est foutu d’avance, je vous l’avais bien dit, l’école n’est pas faite pour moi... L’école leur paraît un club très fermé dont ils s’interdisent l’entrée. Avec l’aide de quelques professeurs, parfois »1 écrit Daniel Pennac dans Chagrin d’école.

Aujourd’hui, celui qui est sorti du système éducatif sans diplôme est souvent désigné comme un coût pour la société. « Les coûts associés au décrochage d’un jeune, cumulés tout au long de sa vie, sont évalués à 230 000 euros », peut-on lire sur le site du gouvernement. Ces exclus de la connaissance sont montrés comme des parias, d’où la valorisation de la réussite scolaire et l’énorme pression qui pèse sur les élèves.

Le mot « décrocheur » revient souvent dans le discours des parents d’adolescents que nous accueillons au CMPP. Ce décrochage scolaire, ou échec scolaire, recouvre des mécanismes complexes, et une multiplicité de facteurs à la fois environnementaux et structurels, mais avant tout beaucoup de souffrance, la plupart du temps non formulée.

Penser un dispositif en partenariat avec des lycées

Sous l’impulsion de Didier Lauru, l’équipe a voulu interroger cette question du décrochage. Je vais tenter de vous…

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Honte et adolescence