La honte à l’adolescence
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La honte à l’adolescence

« La honte d’être un homme, y a-t-il une meilleure raison d’écrire ? ».
Gilles Deleuze.

 

Décrire la honte, chez les écrivains, est presque toujours une exposition. Ce thème hante la littérature, tant l’écrire est l’occasion cathartique de la briser, ou du moins de briser le silence qui l’entoure.

Je souhaite moins aborder la question de la honte au moment de l’adolescence par la paraphrase de textes mais plutôt par leur lecture, en leur donnant quelquefois un éclairage. Certains sont connus et souvent cités, certains jouent même un rôle fondateur de la pensée de l’auteur. D’autres le sont un peu moins. L’adolescence, comme le dit Rousseau dans les Confessions, est le moment de la découverte du « sentiment de l’existence », et donc de l’existence au sein des autres. La honte ramène le sujet naissant à l’état d’objet, et c’est ce point d’occultation que les écrivains tentent d’éclairer.

De la question de l’altérité, de sa découverte, le traducteur Georges-Arthur Goldschmidt tire une autre logique, qu’il résume ainsi : « On ne lit au fond que pour trouver la certitude du semblable comme une preuve de soi par autrui. » Mais à bien y réfléchir, la honte est aussi une preuve, noire celle-ci, de soi par autrui. Il n’y pas non plus une honte, avec sa grande H, mais des hontes. Car dès que l’individu existe, il se vit aussi bien comme un corps que comme un être social, historique, spirituel. À chaque facette du sujet sa honte.

Honte du corps

Le corps d’abord, car c’est sans doute là que réside la honte inaugurale. Dans En fond de vie (d’après Anton Reiser de Karl…

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Honte et adolescence