Chaque mardi, nous assistions au séminaire de Michel de M’uzan, membre titulaire à la Société Psychanalytique de Paris, qui alternait consultations de patients retransmises en vidéo et séminaires théorico-cliniques. Psychanalyste, médecin, écrivain, cofondateur de l’école de psychosomatique avec P. Marty, M. Fain, C. David, D. Braunschweig et C. Parat, les mardis, Michel de M’uzan était d’abord un transmetteur : que fait-on, pourquoi et comment ? Il ne craignait pas, pour reprendre la belle formule d’Ana de Staal (cf infra) de « désindividuer la psychanalyse. »
À ce séminaire, les fidèles au poste : des analystes en formation, des psychologues, des psychiatres, des psychanalystes chevronnés. Michel de M’uzan avait une vision et une théorie du fonctionnement psychique ainsi que de la finalité de la cure psychanalytique type (telle qu’à ce jour proposée aux impétrants à la formation psychanalytique dans certaines institutions). La conduite de l’entretien préliminaire, le maniement du silence et de l’interprétation, la tactique et la stratégie de l’interprétation en séance, la qualité de la présence de l’analyste constituaient autant d’éléments de la technique analytique qui parsemaient sa transmission. Dupe de peu, Michel de M’uzan fait porter à la « Chimère psychologique » ce qui se construit à deux en séance, fruit de cette étrange rencontre entre un analyste et un patient elle échappe et advient si la technique le permet. Pas de chimère, pas d’analyse !
La cure, pour quoi faire ?
C’est précisément du fait de sa clarté de vue que le remarquable glossaire (dont nous reprenons ici de larges extraits) des principales notions présentes dans son œuvre a pu voir le jour par Muriel Gagnebin, psychanalyste et son épouse dans la vie. Ce glossaire se trouve à la fin de son dernier ouvrage L’inquiétude permanente (Puf, 2015).…