En psychanalyse comme ailleurs, il n’y a technique qu’au regard d’une finalité. Quelle est la finalité de la cure et des traitements d’inspiration analytique ? Freud en donne de nombreuses définitions : « c’est un instrument sans parti » au service de la diminution de la souffrance humaine. Dès le début, il propose de transformer la misère névrotique en malheur commun, en restaurant une vie de l’âme qui a recouvré sa santé. Plus près de nous, Jonathan Lear, dans un article qui fait date, avance que les analystes de toute obédience seraient d’accord pour postuler que le but de la cure psychanalytique est plus de liberté pour le patient.
Au début de son œuvre, pour asseoir la nouvelle pratique, il a fallu définir des règles et modèles permettant de répondre aux exigences scientifiques et de respectabilité auxquelles Freud était fort attaché. Pour citer André Green, nous dirons que la technique analytique est née d’une série d’épurations dont le résultat fut dans un premier temps la limitation des contacts à l’échange verbal. Longtemps, toute la théorie de la technique a été nourrie au concept de la résistance et du transfert. Le cadre comme condensé de celle-ci a fondé la légitimité de l’interprétation. Le modèle sous-jacent de la séance analytique étant de s’approcher d’un fonctionnement onirique en permettant l’abaissement de la censure et un mode d’expression nouveau. C’est en respectant la règle fondamentale de l’association libre qu’on peut y parvenir. La psychanalyse a beaucoup évolué en plus d’un siècle et nous conservons maintenant ce corpus, extrêmement développé, et qui s’est érigé dans les sociétés comme un modèle avec parfois des effets de pétrification inévitables. Ana de Staal illustre la dynamique historique de la réflexion psychanalytique sur ce sujet. Ce dossier tente de donner à la fois un…
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