La psychologie clinique, et singulièrement celle qui se recommande d’une orientation psychanalytique, est attaquée de l’extérieur par des épistémologies sommaires, mais elle l’est aussi de l’intérieur par des argumentaires qui, sous prétexte de la défendre, portent à faux et sont à terme beaucoup plus nuisibles qu’utiles. Pour combattre efficacement les attaques externes, je pense qu’il faut commencer par sortir des confusions internes à ces argumentaires pour mieux cerner où sont les enjeux véritables.
Les principales confusions internes portent principalement sur deux problématiques en grande partie articulées entre elles : celle de la recherche clinique et celle de l’évaluation, toutes deux victimes d’une grave confusion de la partie et du tout et qui font l’objet d’une disqualification qui conduit à attaquer le tout au nom d’une de ses parties.
La question de l’évaluation
Il est clair que l’évaluation quantitative est loin d’être toujours pertinente quand elle concerne la pratique clinique (ce qui ne veut pas dire non plus qu’elle est totalement impertinente). Mais prendre appui sur les limites de l’évaluation quantitative pour fustiger l’évaluation dans son ensemble, et sans autre forme de procès, revient à disqualifier toute tentative pour développer une évaluation qualitative plus conforme aux canons de la pratique clinique et à décourager d’emblée tout effort pour essayer de penser celle-ci, ce qui affaiblit considérablement la position des cliniciens dans leur dialogue et leur négociation éventuelle avec les décideurs et les différentes instances institutionnelles.
J’ai pu constater la quasi-disparition de la clinique d’orientation psychanalytique dans une institution proche de Lyon, en raison de l’impossibilité dans laquelle se sont trouvés les cliniciens de faire valoir la qualité de leur travail face à un audit qui…
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