Face à la souffrance psychique dans son ensemble, il est nécessaire aujourd’hui de penser l’épidémiologie des troubles psychiques dans son interdépendance avec les facteurs contextuels, sociaux et organisationnels.
La question des troubles mentaux concerne en effet l’ensemble du corps social, et pas seulement les professionnels du « champ psy » : dans la vie scolaire, dans l’entreprise, dans nos institutions de soins et dans les organisations en général, les acteurs – soignants, travailleurs et patients – sont confrontés à un malaise et un découragement lorsqu’il est question de la souffrance psychique et de sa prise en charge.
Les conditions de travail contemporaines du soin génèrent des complications à la réalisation des activités soignantes selon un continuum variable (frustration, désengagement, épuisement, crise de la vocation etc.), qui nourrissent en boucle le risque d’une maltraitance organisationnelle du public ciblé.
Sur le plan de la psychiatrie publique, plus spécialement, on assiste à la fois à des attentes et à des exigences croissantes de la part des acteurs sociaux et politiques, et à des contraintes du métier de plus en plus fortes pesant sur les professionnels dans l’exercice de leur travail¹, ce qui explique par exemple le ressenti – réel – d’un effondrement de la qualité des soins et de l’attractivité de ses formations.
Carnet Psy et Sciences-Po Paris ont souhaité mettre en place pour l’année 2024 un cycle de conférences au croisement des questions sociales et de la vie psychique, pour parvenir à dégager des réponses à trois questions essentielles :
• Pourquoi la prise en charge des troubles mentaux par des organisations soignantes et professionnelles n’est-elle pas satisfaisante ?
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