Dans Le Penser. Du Moi-peau au Moi-pensant, la trente-septième proposition (p. 63) stipule : “Il n’y a pas un principe clair de changement”. La notion de changement proprement dite est absente de la pensée et du lexique de Freud, commente Didier Anzieu, et d’ajouter que Freud n’en propose que des théories locales. Et pourtant, ajouterai-je, il n’est question que de cela dans la cure. Non qu’il s’agisse de se contenter de prendre en compte les gains thérapeutiques mais parce que depuis le lien initialement découvert entre le symptôme hystérique et la remémoration, c’est en termes de passages que les processus psychiques sont conçus ; passages d’une scène psychique à l’autre, répétition, remémoration et perlaboration.
La topique, dite première topique, matérialise sous la forme d’un modèle spatial le compartimentage de la pensée entre les trois registres de la conscience (ou perception conscience) du pré-conscient et de l’inconscient. Freud distinguera dans ce dernier ultérieurement un inconscient descriptif et un inconscient proprement dit. Le premier sera souvent confondu avec le préconscient, et le second bien identifié par Freud comme la propriété du ça. La clinique de la névrose et celle du rêve, puis celle de la cure permettront de décrire les voies de passage entre ces différents registres, passages dont l’observation clinique directe caractérise la pratique de la cure. Si l’on considère cette (première) topique comme un espace, c’est bien comme un espace virtuel, un modèle formel, une métaphore qui nous aide à penser le jeu continu des transformations que, dans le temps dans l’analyse, nous voyons opérer. Voilà, bien le temps projeté sur un espace plan, une topique.
Avec la différenciation des structures du moi, du ça et du surmoi, la situation est plus délicate. Car ces structures se…