La pensée de Didier Anzieu
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La pensée de Didier Anzieu

Ma rencontre avec Didier Anzieu date de mes années de formation à l’APF dont il était un des membres éminents. J’ai toujours été impressionnée par la force de sa pensée, une pensée vivante, créative, inventive, en prise directe avec le corps et la clinique, alliée à un esprit très vif mêlant humour et ironie. Didier Anzieu avait le goût du mot d’esprit qui allie l’esprit des mots à l’esprit de la tendance selon la distinction de Freud. Chez Didier Anzieu, le travail créateur conjugue le circuit court du mot d’esprit et le circuit long que nécessite l’œuvre.

Dans son livre sur Beckett, en évoquant le souvenir de la pièce En attendant Godot il l’associe à ce qu’auraient pu être les Pensées de Blaise Pascal transposées à la scène, mais en remarquant tout de suite une différence, celle du rire absent chez Pascal et suscité chez le spectateur par Beckett. “L’éclat de rire provoqué chez le lecteur, le spectateur, rend tolérable le dévoilement du néant qui occupe le cœur de notre être.” Pascal, Beckett, Bion, Winnicott, (il faudrait en ajouter quelques autres, avec lesquels Didier Anzieu a entretenu des relations multiples voire gémellaires, comme avec André Green, sans oublier sa fréquentation permanente de l’œuvre freudienne ) des auteurs qui ont affronté les difficultés de penser, l’attaque des pensées, le vide de la pensée, la douleur de penser, toutes les manifestations qui poussent la psychanalyse aux limites de l’analysable mais en ont aussi repoussé les limites. Comment le mode de penser analytique peut-il transformer les entraves, les empêchements, les limites de la pensée en liberté et plaisir de penser ? Questions centrales qui animent la recherche psychanalytique depuis plus de trente ans !

Il y a chez Didier Anzieu…

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Didier Anzieu et le Moi-Peau