Le Moi-peau et la réflexivité
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Le Moi-peau et la réflexivité

I – Le Moi-peau et la pensée de Freud

D. Anzieu est un créateur et aucun de ceux qui ont côtoyé de près son œuvre n’en doute, c’est aussi sans doute l’un des psychanalystes français qui a fait avancer non seulement la compréhension métapsychologique et clinique des problématiques narcissiques-identitaires, mais aussi la question des conditions de leur mise en analyse concrète.

C’est un créateur et, comme le souligne Winnicott, tout créateur doit traiter pour son propre compte le paradoxe qui consiste dans le fait d’innover mais en s’étayant en même temps sur la tradition de pensée du champ dans lequel il opère. D. Anzieu, en effet, s’étaye sur la pensée de Freud, qu’il connaît bien depuis son étude référentielle sur l’auto-analyse, et en particulier s’agissant du Moi-peau sur un chantier laissé en friche par celui-ci concernant la question de la surface du moi et des barrières de contact de celui-ci. Mais il innove en plusieurs points. D’abord il rend audible et lisible l’état de cette question chez Freud, là où de nombreux auteurs étaient passés “sans voir” ce que celui-ci proposait. Ensuite il prolonge les intuitions freudiennes en leur donnant un véritable statut métapsychologique et propose des développements qui lui sont propres, en se fondant sur une clinique différente et complémentaire de celle de l’époque de Freud, il permet ainsi à la fois d’identifier certains manques de la théorie et de combler ceux que ses innovations rendent accessibles. Relevons les “manques” ainsi rendus sensibles.

Le premier de ceux-ci concerne la question des formes de la différence. Freud a montré la voie en explorant deux grandes formes de celles-ci, la différence des générations et la différence des sexes, on peut…

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Didier Anzieu et le Moi-Peau