Le contemporain dans la culture : nouveaux malaises
L’année 2025 va s’achever dans quelques mois et je ne peux qu’espérer qu’il se trouvera des historiens compétents et courageux pour tenter d’écrire une version aussi authentique que possible sur ce premier quart de siècle. Leur tâche sera difficile, en raison de la manipulation endémique de l’information par l’intelligence artificielle. Sans être historien, chacun est le témoin du temps de sa vie ; les soignants en santé mentale – dont je fais partie – n’échappent pas à cette loi. Merci à Carnet Psy de donner à quelques-uns d’entre nous l’occasion de faire usage de leur témoignage pour tenter d’éclairer le contemporain.
Relire aujourd’hui Malaise dans la culture (Freud, 1930) permet de mesurer la désintégration considérable, survenue en un siècle, de notre civilisation occidentale et du noyau familial, sa brique de construction, comme le considérait Freud. Quelles seront les composantes de base de la société de demain ? Dans cette œuvre, Freud établit un lien de cause à effet entre la coexistence des instincts de vie et de mort d’une part, et le sentiment universel de culpabilité des êtres humains civilisés, d’autre part. Il illustre son propos en remarquant qu’il importe peu que les fils tuent ou non le père : dans les deux cas, ils seront envahis par un sentiment de culpabilité inconsciente, lié à ce qu’il appelle ici l’ambivalence. L’importance primordiale accordée ici par Freud au sentiment de culpabilité a permis d’importants développements de la pensée psychanalytique, notamment à travers l’œuvre de Melanie Klein et sa création des concepts de positions, schizo-paranoïde et dépressive. Cette nouvelle conceptualisation d’une étape cruciale du développement psychique, qui précède et accompagne la constitution du complexe d’Œdipe, permet de distinguer, d’une part, un sentiment…
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