André Green et Pierre Marty Rapprochements et divergences
L’apport d’André Green à la psychosomatique de l’École de Paris est considérable et a constitué un tournant dans la réflexion des psychosomaticiens de la seconde génération. Pierre Marty et André Green se connaissaient et se respectaient, pouvaient se citer mutuellement mais ne se rencontraient pas. Un dimanche soir où je dînais chez lui, André m’avait lancé : « Expliquez-moi, Marilia, pourquoi Marty se comporte-t-il comme si j’habitais Chicago ? » Comme j’étais surprise, il enchaîna : « Pourquoi ne m’a-t-il jamais invité à l’IPSO ? » Je lui répondis que je poserai la question à Marty, ce que je ne fis d’ailleurs pas sous cette forme, mais en disant à Marty que j’aimerais moi-même inviter Green à l’IPSO. Je m’étais entendue répondre : « Mais faites Madame, faites donc ». J’étais ravie et nous avions – avec Robert Asseo, Alain Fine, Diane Le Beuf et Claude Smadja – organisé cette invitation un samedi après-midi où Marty recevait une consultation. Ces consultations – Marty les appelait « investigations » – étaient filmées avec l’accord du patient, toute l’équipe les suivait en live sur un écran dans la salle des conférences. Marty nous y rejoignait ensuite et cela donnait lieu à des discussions passionnantes. Ce jour-là, il y avait foule à l’IPSO, Marty était aimablement sorti pour accueillir Green à la porte du jardin et nous avait annoncé qu’il lui avait proposé de faire cette consultation alors que lui-même serait avec nous dans la salle des conférences. J’avais été un peu agacée, car ce n’était pas ce que j’avais imaginé et je fleurais un piège. Green avait fait une superbe consultation, ce dont Marty l’avait chaleureusement félicité. La discussion qui suivit fut très intéressante et amicale : nous étions tous contents, mais espérions plus de controverses.
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