Narcissisme de vie et de mort chez André Green
Dossier

Narcissisme de vie et de mort chez André Green

Introduction

Dans sa seconde théorie des pulsions, Freud (1920) oppose les pulsions sexuelles à la pulsion de mort. Selon lui, la pulsion de mort obéit au « principe de Nirvana » et s’efforce d’amener l’excitation au plus bas niveau possible (ibid., p. 72), la plupart du temps, intriquée aux pulsions sexuelles. André Green (1983) a eu l’idée d’appliquer la pulsion de mort au narcissisme et nomme « narcissisme négatif » le résultat de l’action de la pulsion de mort à l’intérieur du Moi ; selon lui, le narcissisme négatif tend vers l’abaissement au niveau zéro de toute libido, et aspire à la mort psychique (ibid., p. 278). C’est pourquoi le narcissisme négatif est aussi appelé par Green (1983) « narcissisme de mort ».

L’hallucination négative

André Green s’intéresse au narcissisme négatif dès 1966, dans une période de sa vie où, sans pour autant quitter la Société psychanalytique de Paris, il est proche de Jacques Lacan. La conception lacanienne du narcissisme est fondée sur l’image de soi dans le miroir et Lacan (1949, p. 94) appelle « objet a » l’image dans le miroir « de la petite chose pouvant être détachée du corps » (Freud, 1918, p. 389) qui devient l’objet du désir aux différents stades de l’évolution de la libido : le sein, la selle, le phallus. Green (1966, p. 32) remarque que l’objet a est la représentation d’un objet absent et qu’il est donc la « représentation d’une absence de représentation ». Il rapproche l’objet a de l’hallucination négative, un symptôme psychotique dans lequel le malade ne voit plus son image dans le miroir et conçoit l’hallucination négative comme une forme générale de la représentation de l’absence de représentation (ibid., p. 31) : il s’agit de la première apparition du négatif appliquée par Green au narcissisme.…

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6 articles
André Green. L’engagement dans la clinique