Le dernier opus de Bernard Golse est un cri d’alarme sur la pédopsychiatrie d’aujourd’hui. Son constat est implacable et ses regrets, qu’elle soit devenue ce qu’elle est, immenses. Il ne s’agit pas d’une prise de position romantique d’un promeneur solitaire découvrant avec langueur l’étendue de la catastrophe. Non, c’est le cri d’un des acteurs majeurs de la pédopsychiatrie française, un de ceux qui ont contribué avec une intelligence rare et une volonté farouche à approfondir l’œuvre de nos maîtres et amis, Michel Soulé, Serge Lebovici, René Diatkine, Roger Misès, Jacques Hochmann et de tant d’autres, pour en arriver à une pédopsychiatrie digne de ce nom. Une pédopsychiatrie profondément enracinée dans la cité, en lien avec tous les partenaires importants dans le soin psychique des enfants, et sans cesse à la recherche d’améliorations tangibles de leur développement et de leurs conditions psychiques d’existence.
L’ouvrage se divise en trois parties, ce que je suis, ce que je vois et ce que j’espère.
Dans une première partie, il donne quelques éléments sur sa trajectoire personnelle et professionnelle, en insistant sur ses expériences musicales, pédiatriques et psychanalytiques. Ayant rencontré tôt, dans les pas de Michel Soulé, les jeunes enfants autistes il en fera un des principaux combats de sa vie et à ce titre, il n’aura de cesse de nous former en se tenant à la pointe des recherches sur les plans neuroscientifiques et psychopathologiques. Nombre d’équipes françaises doivent à ses talents pédagogiques et à son génie de la synthèse une formation actualisée en permanence.
Dans la deuxième partie, ce que je vois, il décrit avec précision la crise de la pédopsychiatrie et analyse les raisons d’un tel désastre. Pour lui, le bon…