Cela reste peu diffusé auprès des cliniciens français, mais la psychanalyse – depuis son invention – s’attache à évaluer ses pratiques. De 1917 jusqu’aujourd’hui, des générations d’analystes-chercheurs ont en effet essayé de comprendre les causes des améliorations psychiques de leurs patients. Ces travaux se sont d’abord arrimés – suivant le geste freudien – à la méthode du récit de cas.
Très vite, ensuite, les psychanalystes anglo-saxons ont intégré les standards scientifiques de l’après-guerre et produit des séries d’études structurées de cas. Pour finir, à partir des années 1990, des essais contrôlés randomisés (ECR) – étalon-or de la recherche contemporaine – ont été mis en œuvre. Nous rappellerons ici les principaux résultats de ces études, leurs limites, puis nous mettrons l’accent sur ce qu’elles ont permis de localiser comme programme de recherche fécond pour la suite, soit la ressaisie au cas par cas des ressorts de l’opérativité thérapeutique – seul efficace qui vaille.
Bilan d’un siècle de travaux sur l’efficacité de la psychanalyse
Les acquis
Si l’on en fait la synthèse, les centaines d’études consacrées à l’évaluation de la psychanalyse ont conduit les chercheurs aux trois grandes conclusions suivantes :
1. les psychothérapies psychanalytiques sont efficaces, et aussi efficaces que les autres formes de psychothérapies testées (TCC, thérapies systémiques, thérapies interpersonnelles, etc.) quant aux troubles répertoriés par le DSM (Visentini, 2021b) ;
2. les ECR ne permettent pas de comprendre les mécanismes sous-jacents du changement chez les patients (Kazdin, 2007) ;
3. il s’agira donc moins, à l’avenir, d’étudier l’efficacité statistique d’une thérapie pour un patient…
Déjà abonné ?
Les abonnements Carnet Psy
